Je vous partage un superbe article qui retranscrit parfaitement un sujet qui anime ma pratique professionnelle au quotidien. Merci Popote bebe food !
“Aujourd’hui on va parler : bienveillance. Dieu sait qu’on en a besoin en ces temps difficiles. Pour cela, on s’est tournée vers la plus douce et la plus lumineuse des philosophes : Marie Robert. Vous connaissez peut-être son nom, vous suivez peut-être déjà son compte Instagram, vous avez peut-être déjà écouté son podcast joyeusement intitulé « Philosophy is sexy ». Marie est une femme solaire, directrice d’écoles Montessori à Marseille et Paris, prof de philosophie de métier. Elle touche à tout, met une dose de couleur et de bienveillance dans ce monde de fou.
La parentalité libre
Connaissez-vous la parentalité libre ? Non ?? Vraiment ? On plaisante. Rassurez-vous, au premier abord, ça veut tout et rien dire. A ce jour, personne n’a défini cette expression. Alors qu’entend-t-on derrière « parentalité libre », et surtout pourquoi cela résonne-t-il autant dans les communautés de parents 2.0 ?
Pour Marie Robert, la parentalité s’est avant tout transformée. Avant, on ne « pensait » pas son rôle de parent, on se contentait de faire, de reproduire, de faire l’inverse de l’éducation qu’on avait reçu à la limite. Bref, on faisait surtout au mieux. En 2020, entre les approches neuroscientifiques, les méthodes de développement personnel et pédagogiques, il y a une amplitude de champs possibles. Alors oui, on peut dire qu’on avance (à toute vitesse même). Mais ne serait-ce pas également un peu vertigineux ?
« La parentalité libre, c’est se dire qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais choix. Que vous pratiquiez la DME, l’éducation positive, Montessori, l’école dans les bois ou l’allaitement jusqu’à l’âge de raison, en fin de compte vous êtes libres. Mais qu’est-ce qui fait que l’on est bien dans ses bottes ? La cohérence déjà. Si vous pratiquez la communication non-violente pour une question de « mode », forcément à la fin vous allez péter les plombs et peut-être même de façon plus violente. Il faut que cela vous corresponde à fond.
La deuxième chose c’est le fait de se sentir soutenu. Ces pratiques étant encore aujourd’hui minoritaires, le parent a bel et bien besoin d’une communauté. Pourquoi ? Parce qu’en étant accompagné, en ayant des ami.e.s, virtuels ou non, à qui on peut se confier, échanger… On arrive à se faire confiance. »
Et qui dit confiance dit : moins de culpabilité ! La culpabilité elle, est partout. Marie Robert raconte : « La parentalité libre c’est génial si on est accompagné, si on peut en parler, si on peut échanger dessus, si on est capable de se faire confiance sinon on se retrouve face à la culpabilité… » Que vous soyez à fond dans votre rôle de parent, votre carrière, votre couple… Même si les journées faisaient 28 heures la culpabilité serait là. D’où l’importance : DU LIEN !
Pour l’anecdote, Marie nous confie avoir autour d’elle une jeune maman dans la finance. Elle adore son métier, mais elle aimerait également être une mère à plein temps et pas le genre à se vautrer devant un Disney. Elle utilise son mercredi pour faire avec ses enfants : cirque, cours de pilate, aires de jeux… Une course à la productivité, tout en étant rivée sur son téléphone. Le résultat c’est une mère qui culpabilise, qui stresse et des enfants qui ne comprennent pas trop ce qui se passe. « L’important, c’est la cohérence ! Vous pouvez faire ce que vous voulez mais il faut que vous y croyiez et que vous soyez à fond. L’enfant a besoin de sentir que la personne est là. »
Le rôle de l’entraide
En ces temps difficiles, le rôle de l’entraide et de la bienveillance est indispensable souligne Marie Robert. « Après le confinement, on a vu plein de parents se soutenir au sein de nos écoles. Certains ont décidé d’accueillir les ateliers chez eux, d’autres se sont chargés de cuisiner les lunchbox des enfants à tour de rôle… » La philosophe rappelle que chaque parent traverse les mêmes problématiques : sommeil, comportement, épuisement… Forcément, réussir à se créer un écosystème sécurisant c’est fabuleux ! Ce sont des choses que l’on peut mettre en place dans sa vie de tous les jours, avec ses voisins, d’autres parents de la crèche, des amis. Il y a des gens plus moteurs que d’autres on va pas se mentir, ne vous rajoutez pas la culpabilité de ne pas être le « meneur » ou la « meneuse » du groupe.
Marie Robert rappelle que la bienveillance en acte c’est ça le réel soutien. En acte ça veut dire qu’on n’est pas obligé de rendre quelque chose dans l’immédiat. On ne compte pas les points. Ce sont des liens qu’il faut oser créer et tisser, encore plus dans les grandes villes où l’on se sent parfois isolé (quel paradoxe !), encore plus lorsqu’on est loin des grands-parents, lorsque les amis ne sont pas forcément parents eux aussi. Bref, tissez du lien, prenez des initiatives ou accueillez la main que l’on vous tend <3
Les réseaux sociaux
En ça, les réseaux sociaux peuvent également être moteur… A condition de bien s’en servir ! Ils peuvent nous aider à nous sentir moins seul comme à nous faire terriblement culpabiliser. Les mamans en post-partum au ventre plat, qui vivent leur meilleur allaitement, tout en ayant un « glow » fabuleux, avec l’équivalent de la perfection entre leur carrière/leur mec/leur bébé parfait ? Non merci. En revanche, avoir une bulle d’air pour recueillir les témoignages de parents à bout (comme nous parfois), pouvoir partager, échanger, même avec des inconnus c’est une véritable respiration, une aide précieuse. Il faut savoir se faire du bien, et une bonne connaissance de soi pour utiliser l’outil Instagram à bon escient.”