Pour être serein, votre enfant à besoin de son parent en forme, et bien dans ses baskets. Ce qui ne rime pas toujours avec “post partum immédiat” !
Durant la grossesse, le monde tourne autour du nombril de la maman… Elle est suivie, accompagnée dans les transformations qu’elle vit, soutenue. Pourtant, une fois que le bébé est né, le nombril s’est délocalisé ! Visites régulières chez le pédiatre, pesée du bébé, visite des proches pour découvrir cette petite merveille… Et c’est toute une victoire quand maman réussit à se trouver un moment pour prendre une douche et aller faire sa rééducation ! Pour maman, on dit facilement que les choses vont redevenir comme avant, il faut juste un peu de patience… C’est une erreur !
Pendant environ 9 mois, son corps et son psychisme se sont progressivement transformés. Elle se prépare à enfanter. Une fois le bébé né, ce ne sera plus “comme avant” pour elle.
D’abord, son corps est en transition. Ingrid Bayot parle de “dégestation”. L’accouchement est passé mais le corps est encore emprunt de la grossesse.
“Prise de poids, augmentation du volume sanguin, fonctionnement différent des organes… Le corps de la femme a accompli beaucoup de transformations pour permettre au fœtus de se développer. Après l’accouchement, l’utérus pèse encore un kilo mais les ligaments, le périnée, les grands droits etc. sont distendus et ne le soutiennent plus. Bien que le bébé soit né, le corps semble toujours « enceint ». Il chemine vers un nouvel équilibre qui n’est pas un « retour » au corps d’avant la grossesse”, explique Ingrid Bayot. Entre montée de lait, peau qui se relâche, perte des cheveux… Ce corps encore changeant, souvent inattendu et parfois déroutant, qui n’est ni enceint, ni habituel, est parfois difficile à vivre et à accepter… Surtout quand on voit dans des femmes qui “récupèrent leur corps d’avant” en quelques jours parfois !
Dans les semaines qui suivent, le corps poursuit ses transformations. Au cours de ce quatrième trimestre de “grossesse”, la “dégestation” influe notamment sur le côté hormonal. Les échanges avec son nouveau-né favorisent la sécrétion d’ocytocine, l’hormone de l’attachement. Résultat ? La maman peut se sentir perdue entre le besoin de proximité et de maternage avec son bébé qui lui est demandeur, et le besoin de se retrouver, se redécouvrir et s’apprivoiser elle-même. La production d’endorphines lui envoie un signal de fatigue clair et incite à prendre du repos. La prolactine, quant à elle, multiplie par trois les phases de sommeil profond. La maman a clairement un besoin vital de temps pour soi et de repos.
Les tâches quotidiennes, les sollicitations du bébé, l’absence de relais parfois font qu’il n’est pas toujours simple de trouver et de prendre ce temps à la maison. Maman, papa, proches parents, permettez vous, permettez lui de bénéficier de ce temps.
Autour d’une boisson chaude, se ressourcer le temps d’une heure dans une ambiance cocooning, autour de techniques de relaxation, d’un moment d’échange pour se détendre, revenir sur son accouchement parfois difficile, une césarienne imprévue, se comprendre, être indulgente avec soi et lâcher prise et le meilleur cadeau à (s’)offrir…